L’asthme sévère concerne 5 à 10 % des asthmatiques en France. Peu d’études ont exploré son impact en termes de morbi-mortalité, de consommations de soins et de coûts.
Une cohorte d’asthmatiques sévères adultes (critères de GINA [1Global initiative for asthma. Global strategy for asthma management and prevention. Update August 2017. Rapport disponible sur le site : 317/
Cliquez ici pour aller à la section Références]) a été identifiée en 2012 dans la base échantillon généraliste de bénéficiaires (EGB) [2De Roquefeuil L., Studer A., Neumann A., Merlière Y. L’échantillon généraliste de bénéficiaires : représentativité, portée et limites Prat Organ Soins 2009 ; 40 (3) : 213-223 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références] représentative de 1 % des sujets couverts par le régime général de l’Assurance maladie. Les comorbidités, consommations de soins, coûts et arrêts de travail en 2012 ont été comparés à ceux d’une population de sujets non asthmatiques, appariée sur âge, sexe et CMU. Pour la mortalité, la comparaison portait sur les années 2013–2015.
Au total, 690 asthmatiques sévères ont été appariés à 2070 sujets non asthmatiques (âge moyen de 61 ans, 65,7 % de femmes). Les facteurs de risques et les comorbidités (cardiovasculaires et autres) étaient significativement plus fréquents chez les asthmatiques sévères que chez les non asthmatiques (Tableau 1). Par exemple, ils étaient 73,9 % à présenter au moins une pathologie cardiovasculaire vs 54,3 % chez les non-asthmatiques. Les asthmatiques sévères ont consommé significativement plus de corticoïdes oraux et d’antibiotiques que les non-asthmatiques (respectivement 58,7 % vs 18,3 %, p<0,0001 et 76,2 % vs 40,3 %, p<0,0001). Les asthmatiques sévères ont été significativement plus hospitalisés que les non-asthmatiques (33,2 % vs 19,7 %, p<0,0001), ont plus souvent consulté un médecin généraliste (97,8 % vs 83,9 %, p<0,0001) (avec un nombre moyen plus élevé de consultations dans l’année, 9,8 vs 6,2 p<0,0001), un pneumologue (31,0 % vs 1,7 %, p<0,0001) et une infirmière (55,7 % vs 35,2 %, p<0,0001). Le taux de mortalité cumulé sur les années 2013–2015 était plus important chez les asthmatiques sévères (7,1 % vs 4,5 %, p<0,05). L’impact sociétal des asthmatiques sévères était plus important que celui des non-asthmatiques avec un coût médical direct de 6993 € vs 2994 € (p<0,0001) et un nombre de jours d’arrêt de travail dans l’année de 12,6 vs 8,1 (p<0,0001).
Cette étude met en évidence le poids supérieur de l’asthme sévère par rapport à la population générale en termes de morbi-mortalité, de consommation de soins et de coûts.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2017
Publié par Elsevier Masson SAS.